595.2023.L'Espérance rouge

Mon bon vieux Suquet, tu en as coûté des pellicules. Il est  vrai que tu es très photogénique. 
Touristes pressés, photographes professionnels, artistes amateurs ou peintres confirmés, 
tous t’ont admiré avec plus ou moins de profondeur. 
Tous ont été sensibles à tes deux tours, symboles de la Foi et celui de la Guerre.
A leurs pieds, les modestes maisons se regroupent comme si elles craignaient encore l’arrivée des hordes barbaresques. 
Rassurez vous, les envahisseurs n’arrivent plus qu’avec leurs liasses de billets. Toujours aussi destructeurs.
Dans ma jeunesse d'avant hier
tout feu d’artifice cannois digne de ce nom, 
se terminait pas l’embrasement du Suquet. 
L’observant depuis la Croisette, nous l’attendions avec une pointe d’inquiétude 
que nous savions pourtant injustifiée 
mais surtout avec un vrai bonheur. 
Notre Suquet faisait semblant de brûler mais il était toujours là, 
intact et le resterait pour l’éternité jusqu’à la fin des temps. 
C’est peut-être à cause de ce souvenir qu’au lieu de notre ciel d’azur, 
un tantinet lassant, j’ai opté pour un camaïeu de tons chauds avec un ciel rougeoyant. 
 

 

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