En ces temps
anciens, la rue « Saint Antoine et du Suquet » était déjà bien fréquentée.
Dans le
fond, la belle maison aux fenêtres encadrées de briques abritait la
boutique de Monsieur Cyr.
Un coiffeur
à l’ancienne chez qui ma Mère m’avait conduit,
après les
essais malheureux de mon cousin Marius
qui s’était
entrainé à la coupe sauvage sur ma jeune chevelure.
Monsieur Cyr
avait tout rasé. Horribile visu
et auditu. Rougeur de la honte !
Il y avait
aussi, un peu plus bas le rétameur, face au puits.
Peu soucieux
d’écologie avec ses noires fumées stanneuses.
Je n’oublie
pas les épiciers, le marchand de chaussures ou le boulanger.
Tous ces
petits commerçants qui ne roulaient pas
sur l’or.
Mais surtout,
c’était la rue où logeaient les pêcheurs.
Ils remontaient
du port les paniers pleins :
Rascasses,
vives, girelles, rougets, congres, daurades, sars,
Oursins, langoustes,
seiches, poulpes (les pourpres, quoi !)
Et même
quelquefois de magnifiques bars.
Eh oui, ces
temps ont passé.
La seule
chose qui nous reste ici, ce sont précisément les bars.