627.2024.La rue des bars

En ces temps anciens, la rue « Saint Antoine et du Suquet » était déjà bien fréquentée.
Dans le fond, la belle maison aux fenêtres encadrées de briques abritait la boutique de Monsieur Cyr.
Un coiffeur à l’ancienne chez qui ma Mère m’avait conduit,
après les essais malheureux de mon cousin Marius
qui s’était entrainé à la coupe sauvage sur ma jeune chevelure.
Monsieur Cyr avait tout rasé. Horribile visu et auditu. Rougeur de la honte !
Il y avait aussi, un peu plus bas le rétameur, face au puits.
Peu soucieux d’écologie avec ses noires fumées stanneuses.
Je n’oublie pas les épiciers, le marchand de chaussures ou le boulanger.
Tous ces petits commerçants qui ne roulaient  pas sur l’or.
Mais surtout, c’était la rue où logeaient les pêcheurs.
Ils remontaient du port les paniers pleins :
Rascasses, vives, girelles, rougets, congres, daurades, sars,
Oursins, langoustes, seiches, poulpes (les pourpres, quoi !)
Et même quelquefois de magnifiques bars.
Eh oui, ces temps ont passé.
La seule chose qui nous reste ici, ce sont précisément les bars.