Elle est belle.
Je
m’escrime en général à en représenter au mieux les délicats traits du visage,
la ligne des épaules ou la finesse de la taille.
Par approximations
successives, le dessin émerge, finit par convenir.
A l’étape qui suit, je mêle les
peintures.
Sur une base du jaune auréoline, j’ajoute un brin d’orange transparent
et un zeste de brun de Mars.
Ca y est, j’ai le teint de la peau dorée en sa
partie éclairée par le soleil estival.
J’ajoute un peu de bleu outremer
français pour faire apparaître des ombres chaleureuses.
La femme est blonde
avec des mèches transparentes mais le chignon, en masse, fait apparaître la
chevelure comme une masse assombrie.
Difficile de nuancer avec la couleur de la
peau. Reste le fond : sombre sur le côté droit, éclairci de l’autre. Tout ça fait bien banal.
Alors je m’évade. Elle sera brune et son visage ne sera
qu’évoqué par un fond coloré mystérieux.
Ensuite, je quitte le tracé, le raidit
par quelques coups de pinceau anguleux.
Le vêtement ne se laissera que deviner.
Et tout d’un coup, le superbe orange transparent se manifeste, éclate dans le
fond.
C’est lui qui sera la vedette.
On ne s’attarde plus sur cette personne
mais on s’interroge sur ce coucher de soleil éparpillé dans la noire
chevelure.
Sans hésiter, j’appelle l’encre
de Chine, moi qui ai banni le noir de ma boite de couleurs.
Son noir agressif
tranche avec les douces nuances des personnages aquarellés.
Paradoxalement, la
douceur féminine ressort bien d’avantage grâce à ces traits de serpe d’un noir
violent.
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