751.2025.Un choix de vie.

La vie est une succession de choix. A chaque instant, il faut choisir. Ne pas choisir, c’est choisir quand même. A l’évidence, il y a les bons choix et les mauvais. Mais on ne le sait qu’après. Il y a bien plus souvent les neutres, ceux qui agissent fondamentalement sur les futurs possibles sans qu’il y ait forcément une bonne et une mauvaise voie. Entre deux amours, on choisit, on constate l'un, on ignore l’autre. Il y a les choix enthousiastes et les résignés. Il y a les conscients, les importants mais aussi les petits, les insignifiants ceux qu’on prend sans y réfléchir, voire sans le savoir et qui pourtant pourront s’avérer déterminants. Chacun d’entre eux sépare l’éventail des avenirs possibles de celui des futurs interdits, ceux qu’on peut parcourir et l’infinité de ceux auxquels on a renoncé. Au moment de quitter la scène, on revoit sa ligne de vie, cette infinité de bifurcations franches ou subtiles, de ruptures ou d’infléchissements. Elle seule a été parcourue parmi les milliers, les milliards d’autres itinéraires potentiels. Heureuse mécanique quantique où une particule peut parcourir simultanément plusieurs chemins distincts, heureuse cosmogénèse où des savants fous imaginent des univers multiples qui se dupliquent à chaque événement.
Ainsi, le bac en poche, je me questionnais : que faire ? Prendre la suite du commerce paternel ? Le paternel en question me le déconseillait fermement. Poursuivre des études ? En lettres ? En science ? Sans conseil autour de moi, j’optai pour la facilité : ce serait Math Sup. Ce faisant j’abandonnais le latin, les lettres, l’histoire-géo, le dessin et le sport. Une année pénible.
Une brochure trônait en salle d’études. Elle proposait le concours des Arts et Métiers. Je le tentai. Je fus retenu. J’y entrai. J’y terminai major. Un choix de vie, parmi tant d’autres.

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