La
vie est
une succession de choix. A chaque instant, il faut choisir. Ne pas
choisir,
c’est choisir quand même. A l’évidence, il y a les bons choix et les
mauvais.
Mais on ne le sait qu’après. Il y a bien plus souvent les neutres, ceux
qui agissent fondamentalement sur les futurs possibles sans qu’il y ait
forcément une bonne et une mauvaise voie. Entre deux amours, on choisit,
on
constate l'un, on ignore l’autre. Il y a les choix enthousiastes
et les résignés. Il y a les conscients, les importants mais aussi les
petits,
les insignifiants ceux qu’on prend sans y réfléchir, voire sans le
savoir et
qui pourtant pourront s’avérer déterminants. Chacun d’entre eux sépare
l’éventail
des avenirs possibles de celui des futurs interdits, ceux qu’on peut
parcourir
et l’infinité de ceux auxquels on a renoncé. Au moment de quitter la
scène, on
revoit sa ligne de vie, cette infinité de bifurcations franches ou
subtiles, de
ruptures ou d’infléchissements. Elle seule a été parcourue parmi les
milliers,
les milliards d’autres itinéraires potentiels. Heureuse mécanique
quantique où une particule peut parcourir simultanément plusieurs
chemins distincts,
heureuse cosmogénèse où des savants fous imaginent des univers multiples
qui se
dupliquent à chaque événement.
Ainsi, le
bac en poche, je me questionnais : que faire ? Prendre la suite du
commerce paternel ? Le paternel en question me le déconseillait fermement.
Poursuivre des études ? En lettres ? En science ? Sans conseil
autour de moi, j’optai pour la facilité : ce serait Math Sup. Ce faisant
j’abandonnais le latin, les lettres, l’histoire-géo, le dessin et le sport. Une
année pénible.
Une brochure
trônait en salle d’études. Elle proposait le concours des Arts et Métiers. Je
le tentai. Je fus retenu. J’y entrai. J’y terminai major. Un choix de vie,
parmi tant d’autres.
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