775.2025.Verso ou la serviette rose

Le recto c’est plus dur. 
D’abord, il y a le visage. 
Tout un univers pictural. 
Il peut exprimer la beauté ou la laideur, la douceur ou la haine. 
Et c’est souvent l’échec. 
Comment l’esquisser sans sombrer dans le détail, 
le laisser deviné sans trop de précisions ? 
Et puis, il y a les seins. 
Trop importants ou minuscules, tombants ou agressifs, trop haut ou de travers. 
Et comment rester décent de ce côté ? 
On n’oubliera pas les mains, le calvaire du peintre. 
Avec plein de doigts. 
Trop gros, trop fins, trop courts ou bien trop longs. 
Et ces ongles qui se veulent invisibles ou trop présents ?
Le verso, c’est plus simple. 
Une ombre d’omoplates, 
le creux de la colonne qui se prolonge vers les fesses. 
Et c’est tout. 
En fait, ici, la difficulté, c’est le calme, le plat, l’absence de reliefs, l’uniformité picturale. 
En deux temps trois mouvements, c’est fait. 
Mais quelle chance, on peut toujours penser que, 
de l’autre côté, c’est merveilleusement bien réussi.

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