232.2012.Au prieuré

Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil, / A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée, / Et son teint au vostre pareil.


Las ! voyez comme en peu d'espace, / Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir ! / Ô vrayment marastre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure / Que du matin jusques au soir !


Donc, si vous me croyez, mignonne, / Tandis que vostre âge fleuronne

En sa plus verte nouveauté, / Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse / Fera ternir vostre beauté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaire