351.2017.Diable, ça sent le soufre



Là, sous nos pieds, se tapit une immense chambre magmatique.
C’est la solfatare, le royaume des marmites de boue, des dépôts de soufre et des vapeurs de fumerolles.
La solfatare, c’est le royaume du soufre.  
Son nom nous avertit : en cas de bêtise, vous risquez de souffrir.
Il vaut mieux, en effet, regarder où l’on marche, éviter de plonger un orteil distrait dans ces mares grisâtres, agitées de violents bouillonnements dont les bulles éclatent en projetant des éclaboussures brûlantes. Elles rongent peu à peu la terre à l’entour et votre tendre orteil s’y dissoudrait de même.
Il vaut mieux aussi éviter de respirer l’acide sulfurique qui se mêle aux vapeurs d’eau surchauffée.  
Protégez donc votre nez délicat et votre gorge fragile contre l’hydrogène sulfuré qui nous embaume de son odeur d’œuf pourri.
H2S, SO2, HCl, CO2, H2O, la nature donne ici son cours gratuit de chimie minérale.
Mais, l’œil du visiteur lui se réjouit :  le jaune vif du souffre sublimé qui se recondense sur le sol ocre, l’orangé des collines avoisinantes, le gris bleuté des mares glougloutantes, le vert d’une reste végétal, le cyan du ciel d’été et les silhouettes évanescentes des visiteurs masqués par les jets de vapeurs.
Beau paysage que mon insuffisant pinceau peine à restituer.