L’Aigle des Mers
1949. J’ai 11 ans. Je me promène sur le vieux port de Cannes. Admiratif.
La Ville prépare son Festival
au tout nouveau Palais Croisette. Celui que nous aimions.
Le long de la jetée Albert Edouard, la richesse s’affiche
sans pudeur.
La plaisance mondiale joue des épaules pour se faire une
place.
Face aux impressionnants
yachts au luxe tapageur,
les voiliers affichent finesse, élégance et race. La classe!
Les matelots astiquent les cuivres, briquent les ponts,
rangent les drisses , enroulent les écoutes.
Tout au bout trône « Moineau », le gigantesque yacht
de la Môme Moineau,
la femme la plus riche du monde.
A ses côtés, à couple, les plus modestes Moineau II et III.
Et voilà le magnifique voilier de Monsieur Errol Flynn, le « Zaca ».
J’ai longtemps cru qu’il s’agissait bel et bien de « l’Aigle
des Mers »,
Celui que j’admirais au ciné. Qui s'en souvient ?
Plutôt que peindre ces poupes de luxe, j’ai opté pour les exploits du corsaire
Le rêve est bien plus beau
que la réalité.