Moi aussi, je
suis une exilée dit Julie. Je suis en plein Paris.
Moi aussi je
voudrais avoir un tableau de mes grands-parents.
Je le voudrais
moderne, surtout pas figuratif.
Avec tout un camaïeu de mes couleurs préférées :
noir, gris sombre, gris plus clair et éventuellement blanc.
Je voudrais y
retrouver plein de porte-bonheurs.
Tes désirs sont
des ordres ma Juju !
Je me lance dans un magma sombre
passant d’un modeste
coin jaune au noir le plus opaque
par l’intermédiaire de rouges assombris aux marrons
soutenus.
Triste. A la poubelle.
Je reprends avec
l’idée d’un feu d’artifice sur la baie de Cannes.
Le Suquet se distingue dans
la pénombre.
Malgré une profusion de boules pyrotechniques
colorées
le tableau reste d’une triste noirceur. Poubelle !
Allons foin des
desiderata du client. J’abandonne le noir, l’abstrait, le triste.
Et je dessine 17 porte-bonheurs
qui emportent ma petite Julie dans le ciel.
