Je l’ai intitulée « Clin d’œil à
Turner ».
En 1832 pour une exposition, se trouvaient côte à
côte deux tableaux des grands maîtres de l’époque.
Le premier, celui de Constable était intitulé
Opening of Waterloo Bridge.
Une foule de navires, brillants, multicolores, aux
multiples drapeaux éclatants de vermillon, de blancs et de bleus. Il attirerait
l’admiration de la foule des visiteurs.
A ses côtés, celui de Turner, une marine intitulée
Helvotsluys, the City of Utrecht, magnifique camaïeu de bleus, de verts et de
gris, n’éveillerait pas grand intérêt chez les visiteurs.
Turner, silencieux, méditait.
Et son génie parla. Sans dire un mot, il déposa, en guise de bouée
imaginaire, une belle tache d’un éclatant rouge de plomb sur sa toile.
Immédiatement, ce rouge, coup de tonnerre au sein du camaïeu des
bleus, rendit ternes et quelconques les rouges excessifs des drapeaux de
Constable.
Personne ne s’y trompa à commencer par Constable.
Turner avait vaincu.