648.2024.Forville

Forville, le marché "hors la ville", loin de la cité primitive, loin du Suquet plus sûr, protégé des invasions,
Forville, tout en bas de la Cagarelle, où nos Anciens, pauvres piémontais, glanaient les légumes laissés après la vente,
Forville, un de ces lieux bénis où le passé continue de vivre, où Cannois et Touristes se côtoient, s’écrasent les orteils.
Ne pas rater l’allée des paysans locaux,venus tout droit de Séranon, de Vallauris ou de Pégomas,
Avec de vraies tomates, si moches, si mal foutues, mais avec le goût rare de la tomate
La si poivrée roquette, la mâche ou le cresson, les patates cabossées, si peu présentables, si peu orthodoxes,
La vieille paysanne qui offre ses trois oignons, ses quelques fleurs de courges pour les fameux farcis.
Oh, ces plats de farcis ! Aux courgettes, aux aubergines et, le top des tops, 
aux oignons caramélisés, grillés, collés au fond du tian familial !
On n’oubliera pas les gnocchis, les raviolis, les tortellinis et autres pasta, les panisses humides et même la soccha qui n’est pas chez elle ici,
Le jambon à l’os coupé au couteau, (vous savez ce truc sans colorants nitrités, sans cancérigènes notoires et qui n’est pas sous plastique ?),
L'huile d'olive à la superbe couleur or et à un prix qui ne l’est pas moins, le saucisson pour tout le monde
Et la caillette pour les seuls connaisseurs.
Les bigarades quand vient l’hiver, l’idéal des confitures aux tranches translucides.
Mais rien ne vaut, quand on le trouve,ce trésor, tout humble, un petit pot de jujubes.  
Je veux dire de chichourles, bien entendu ! Tout un parfum de jeunesse.