Archipiada, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruyt on maine Dessus rivière ou sus estan,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Où est la très sage
Heloïs, Pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ? Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne Qui commanda que Buridan
Fust jetté en ung sac en Seine ? Mais où sont les neiges d’antan !
La royne Blanche comme
ung lys, Qui chantoit à voix de sereine ;
Berthe au grand pied, Bietris, Allys ; Harembourges, qui tint le Mayne,
Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Anglois bruslèrent à Rouen ;
Où sont-ilz, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Prince, n’enquerez de
sepmaine Où elles sont, ne de cest an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d’antan !
François Villon, Ballade des dames du temps jadis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaire