En
ce temps-là, la vie était dure au Piémont.
Chassés par la faim et la misère,
les enfants du village partaient survivre ailleurs pour la saison d’été.
L’Italie
regorgeait de bras, la France en manquait.
Ainsi fut l’histoire de mon
grand-père Jacques.
Dès l’âge de 6 ans, il quittait son Lod Bounet natal,
en
compagnie de sa grande sœur Marie.
Elle se louait comme fille de ferme du côté
de Barcelonnette,
ville française voisine, et Jacques gardait les vaches,
pour
ne pas être une bouche inutile à nourrir.
Entre Lod Bounet et Barcelonnette, il
y a plus de 90 km.
Tous deux faisaient le trajet par le col de Roburent,
la
plupart du temps à pied
et en portant leurs chaussures sur l’épaule pour éviter
de les user.
Comment diable faisaient-ils ?
Sans doute, quelquefois, une
charrette charitable ?
Pauses dans une grange accueillante ?
L’hiver
venu, ils retournaient au pays retrouver leur famille.
On a du mal à imaginer
un enfant de 6 ans
avec la seule compagnie de sa sœur franchir les montagnes.
Mais, en ce temps-là, mon bon Monsieur …
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