733.2025.Le gène de la réflexion

Une molécule d’ADN : diamètre 2 nanomètres, masse 3 milliardièmes de gramme, 

longueur totale 4 mètres, 7 milliards de nucléotides. 

Sur cette molécule merveilleuse, des ensembles de nucléotides s'associent 

pour former près de 25000 gènes. 

Grâce à ses innombrables repliements, elle se love en une petite pelote qui ne dépasse pas le micron.

L’une d’entre elles avait créé Dette. 

Elle lui avait apporté sa personnalité, son physique, son comportement. 

Chacun de ses gènes lui donnait une caractéristique. 

Celui-ci lui faisait don d’une noire chevelure abondante et forte.

Celui-là la dotait d’une grande capacité d'amour, d’une humeur douce et constante. 

Et il y avait aussi des gènes plus modestes, plus discrets. 

Tenez, ce petit dernier, par exemple, son rôle se bornait,  quand Dette réfléchissait en s’endormant,

à lui faire appuyer son index, bien droit, sur la tempe.

Anne, sa petite fille avait hérité d’une loterie des gènes de ses parents

et donc de quelques 25 % de ceux de Dette. 

C’est ainsi que la probabilité de réfléchir, en s'endormant, avec un index bien droit 

sur la tempe était de 1/4. C’est peu. Mais Anne avait reçu ce don. 

Elle avait aussi hérité d’une grande capacité d'amour, d’une humeur douce et constante 

malgré une probabilité réduite à 1/16.

"Alors, dit Anne, et les cheveux noirs superbes et abondants ?" 

Probabilité 1/64. Peu probable !