Comment était-elle arrivée chez nous ?
Peut-être un
client qui voulait éponger sa dette ?
Peut-être un plaisir raisonnable ?
Toujours est-il qu’un jour mon Père nous la présenta.
Des roues de bicyclette,
un démarrage à la manivelle,
une jauge d’essence par tige mais un cabriolet décapotable.
Le bonheur !
Elle entra dans la famille, discrètement, modestement et trouva
tout de suite sa place, rue des Suisses.
Toujours disponible, malgré son grand
âge, elle ne rechignait
jamais à prêter main forte quand la camionnette était
en livraison.
A mes dix-huit ans, je rentrai au magasin exhibant fièrement
mon diplôme :
j’avais enfin le permis ! Bravo, dit mon Père ! Va
donc livrer chez Romanens.
Avec nos
trois caisses sur le dos, la Rosengart et moi, n’en menions pas large.
Rue du
Pré, Clémenceau ça allait encore.
Mais la Pantièro, la Croisette et la rue
Notre Dame,
l’été, pour un novice, il y a de quoi transpirer.
Mission accomplie.
J’avais gagné la confiance paternelle et
désormais
j’allais pouvoir emprunter la belle décapotable,
épater les copains,
les copines ou emmener la plus chère
en vadrouille dans les chemins sous les
mimosas.
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