768.2025.Le concours.

L’écrit réussi à Aix nous autorisait à présenter l’oral. Ce serait à Paris.
Les épreuves passées, il nous restait un peu de temps.
C’était au Quatorze Juillet. La ville était en fête. Drapeaux, air de joie, de bonheur.
L’Opéra offrait une séance d’après-midi gratuite. Avec le copain Lucien nous y fîmes un tour. 
On nous conduisit dans une loge. Impressionnés les petits provinciaux 
par l’immensité du lieu, le rouge cramoisi des fauteuils et des tentures. 
On y donnait  Jeanne au bucher.  Un oratorio dramatique d'Arthur Honegger sur un livret de Paul Claudel
J’entends encore la Marseillaise entonnée par la cantatrice en guise de supplément. Quelle émotion !
Monde ancien, monde perdu, 
monde où ne brulaient pas les voitures, 
monde où l'on ne haïssait pas l’autre.
Une infinie tristesse me submerge, la rage l’emporte sur le dégoût ...
Restons au bonheur d’antan.
Le spectacle fini nous partîmes vers des quartiers plus osés.
Promenade devant le Moulin rouge. Encore du rouge. Le comble de l’émancipation.
Un peu fautifs, nous marchions comme familiers du lieu sur le trottoir, les bras allant.
Une demoiselle saisit alors la main de Lucien et lui murmura un tendre « Tu viens chéri ? ».
Lucien n’était pas bègue.
Tout juste une petite hésitation de temps à autre.
« Non Ma..., Madame, j’ai d’aut..., d’autres occupations ».
Et nous hâtâmes le pas.

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