Math Sup, j’étais hébergé chez mes tantes niçoises, Berthe et Alice.
Un
petit pavillon tout en haut du boulevard Borriglione.
On y était accueilli par
une jolie treille de Noah
ou peut-être de Gaillard car les grappes étaient
noires.
Le vin tiré de ce raisin rendait fou, disait-on, et même quelquefois
aveugle.
Il était d’ailleurs interdit de le commercialiser.
Pour sourire un peu,
ce breuvage était surnommé le vin de trois,
car il fallait deux personnes pour
soutenir le buveur.
Sans doute était-ce dû à un taux élevé de méthanol.
Folie
ou pas, moi, j’aimais bien le goût foxé de ce raisin,
sa saveur de framboise.
En arrivant le soir, je cueillais quelques-uns de ces grains délicieux
puis,
d’une simple pression, je faisais jaillir la pulpe
gélatineuse et douce
directement dans ma bouche.
J’allais ensuite me colleter avec le problème du jour,
intégrales,
matrices ou séries,
que M. Momey savait varier à plaisir.
Venait enfin le
moment où Berthe cognait à la porte.
« Le repas était prêt ! ».
Le vieux poste nous accompagnait à table avec
« Le gruyère qui tue »,
« Signé Furax », « Sur le banc » ou « La famille
Duranton ».
Grands moments. Heureux ceux qui les ont connus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaire