763.2025.Tintin au Martinez

Tintin, notre héros à la queue en trompette, aimait par-dessus tout, aller chez les clients. 
Pendant que les deux Marius, mon père et le chauffeur, chargeaient la camionnette, Tintin piaffait. 
En équilibre précaire sur les caisses de vin, il attendait, impatient, que le chargement fut terminé. 
Enfin la tournée pouvait commencer. Fier de lui, bien qu'encore plus instable, 
Tintin saluait ce moment béni de force aboiements.
Chaque jour avait sa tournée. Tintin connaissait le métier. 
Il n’accompagnait le chauffeur que sur une partie du trajet 
avant de descendre et rentrer à quatre pattes. 
Sur la tournée d’Auribeau, il s’arrêtait à Pégomas où une chienne amie l’intéressait beaucoup. 
Sur celle de Grasse, il ne manquait jamais  de saluer le boucher de Saint Jacques. 
Mais celle qu’il préférait, c’était la tournée en ville. Marius se garait près du Martinez 
pour décharger ses caisses dans les immenses cuisines du sous-sol. 
Tintin le suivait. La brigade des cuistots s’affairait  sur les pianos mais, toujours, l’un deux, 
prenait le temps de lui offrir une belle portion de beef bien tendre, 
à peine réchauffée par un aller-retour sur la cuisinière.
Merci disait Tintin de sa queue en trompette. 
Et il rentrait posément digérer chez lui laissant derrière lui Marius continuer sa tournée.

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