Tintin, notre héros à
la queue en trompette, aimait par-dessus tout, aller chez les clients.
Pendant
que les deux Marius, mon père et le chauffeur, chargeaient la camionnette,
Tintin piaffait.
En équilibre précaire sur les caisses de vin, il attendait,
impatient, que le chargement fut terminé.
Enfin la tournée
pouvait commencer. Fier de lui, bien qu'encore plus instable,
Tintin saluait ce moment béni
de force aboiements.
Chaque jour avait sa tournée.
Tintin connaissait le métier.
Il n’accompagnait le chauffeur que sur une partie
du trajet
avant de descendre et rentrer à quatre pattes.
Sur la tournée
d’Auribeau, il s’arrêtait à Pégomas où une chienne amie l’intéressait beaucoup.
Sur
celle de Grasse, il ne manquait jamais
de saluer le boucher de Saint Jacques.
Mais celle qu’il préférait,
c’était la tournée en ville. Marius se garait près du Martinez
pour décharger
ses caisses dans les immenses cuisines du sous-sol.
Tintin le suivait. La
brigade des cuistots s’affairait sur les
pianos mais, toujours, l’un deux,
prenait le temps de lui offrir une belle
portion de beef bien tendre,
à peine réchauffée par un aller-retour sur la
cuisinière.
Merci disait Tintin de
sa queue en trompette.
Et il rentrait posément digérer chez lui laissant
derrière lui Marius continuer sa tournée.


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