Été 1956. Nous étions
quatre copains partis en excursion à la montagne.
Deux Solex, deux Mobylettes.
Deux tentes canadiennes.
Notre périple nous avait conduits vers Andon. Un champ
aux herbes de Provence desséchées.
Nous avions fait nos provisions à l’épicerie
du coin.
Sans oublier oranges, vin blanc et sucre pour les apéritifs du séjour.
Ce matin soleil, chaleur et mouches nous avaient sortis du sac à viande.
Une
courte matinée et vint le temps du midi.
En attendant les jolies copines qui
devaient nous rejoindre dans l’après-midi,
nous avions opté pour des frites.
Sur la frêle bouteille de camping-gaz,
l’huile chauffait doucement dans la
gamelle en alu.
Très doucement, très lentement, refroidie au fur et à mesure
par la brise du matin.
Et le temps passait. Pas la moindre effervescence dans
l’huile.
N’y tenant plus, Jean
Louis, en bon futur physicien, place une
sauterelle dans la gamelle.
Surprise, la bestiole vire au brun
rougeâtre. Sous nos yeux curieux et un peu dégoutés,
Jean Louis la déguste avec
un brin de sel. Un délice, dit-il.
Il n’en fallut pas plus pour nous inciter à
l’imiter.
Ce jour-là, les frites
furent remplacées par quelques sauterelles et un sandwich au camembert.


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