606.2023.Giacou d'Ricciol

On l’appelait Giacou d’Ricciol (car sa mère avait de belles boucles). Il venait de Lod Bounet, un lieu-dit où le nom de famille était inutile car tous portaient le même. Bien avant ses dix ans, Giacou avec sa grande sœur Marie venaient faire les saisons d’été en France. Puis Giacou élargit ses séjours. Il ne venait pas demander aide sociale, CMU ou indemnités de chômage : il apportait son travail. Gagnant- gagnant !
Un jour, il rencontra Lucia, une jeune payse. Pas le genre aguicheuse, pas même jolie mais sérieuse, dure au travail. Une longue vie de labeur.
Ils eurent deux garçons, non pas Giacomo ou Felice mais Jean et Marius. Quand la guerre vint, ces enfants s’engagèrent pour défendre leur pays, la France. La greffe avait réussi. Marius en paya le prix par quatre longues années en Silésie. La génération suivante put accéder à plus de responsabilités, à l'image des Repetto, Cardin, Rovelli ou Modigliani
Devenus d’authentiques français, ils apprirent à râler contre la lourdeur excessive des impôts, la lenteur des démarches administratives, la bêtise des dirigeants, la perversion des mœurs, le désastre de l’école, le coût des carburants, la dégradation du Pays, la folle générosité des aides étatiques et même l’immigration incontrôlée.
Mais quel bonheur de vivre dans ce Pays, quelle fierté d’en faire partie : la beauté de ses paysages, de ses cathédrales, la richesse de ses Châteaux, la gloire de ses physiciens, de ses mathématiciens, la réussite de son nucléaire civil et militaire, le Palais des Festivals, la musique de Saint Saëns, ses prouesses techniques, Concorde, Tancarville, Millau ou la DS19 et la Deudeuche chérie du monde entier ...France,je t’aime.