On l’appelait Giacou d’Ricciol (car sa mère avait de belles boucles). Il venait de Lod Bounet, un lieu-dit où le nom de famille était inutile car tous portaient le même. Bien avant ses dix ans, Giacou avec sa grande sœur Marie venaient faire les saisons d’été en France. Puis Giacou élargit ses séjours. Il ne venait pas demander aide sociale, CMU ou indemnités de chômage : il apportait son travail. Gagnant- gagnant !
Un jour, il rencontra Lucia, une jeune payse. Pas le genre
aguicheuse, pas même jolie mais sérieuse, dure au travail. Une longue vie de labeur.
Ils eurent deux garçons, non pas Giacomo ou Felice mais
Jean et Marius. Quand la guerre vint, ces enfants s’engagèrent pour défendre
leur pays, la France. La greffe avait réussi. Marius en paya le prix
par quatre longues années en Silésie. La génération suivante put accéder à plus de responsabilités, à l'image des Repetto, Cardin, Rovelli ou Modigliani
Devenus d’authentiques français, ils apprirent à râler contre
la lourdeur excessive des impôts, la lenteur des démarches administratives, la
bêtise des dirigeants, la perversion des mœurs, le désastre de l’école, le coût
des carburants, la dégradation du Pays, la folle générosité des aides étatiques
et même l’immigration incontrôlée.
Mais quel bonheur de vivre dans ce Pays, quelle fierté d’en
faire partie : la beauté de ses paysages, de ses cathédrales, la richesse
de ses Châteaux, la gloire de ses physiciens, de ses mathématiciens, la réussite
de son nucléaire civil et militaire, le Palais des Festivals, la musique de Saint
Saëns, ses prouesses techniques, Concorde, Tancarville, Millau ou la DS19 et la
Deudeuche chérie du monde entier ...France,je t’aime.