656.2024.Saorge

L’autre colo, c’était chez les curés. 

L’été, l’abbé Otta conduisait sa troupe d’enfants du Suquet à Saorge. Merci à toi l’Abbé pour ta générosité, ton amour, ta force de caractère. Si le Ciel auquel tu croyais existe bien, tu y as sûrement aujourd’hui ta place.
Le couvent de Notre Dame des miracles nous hébergeait. Au fil des siècles, le monument avait perdu de sa superbe. 
Réfectoire rustique où nous dévorions avec un appétit féroce, paillasses authentiques où nous dormions d’un sommeil de plomb, jeux d’enfants sur l’herbe où nous luttions avec une énergie sans cesse renouvelée. L’après-midi, nous descendions à pied par un sentier abrupt vers la Bendola. Au lieu-dit « le bain du Sémite ». L’eau verte, limpide et glaciale nous attendait. 
Pendant que les intrépides remontaient le cours d’eau, les timides, dont je faisais partie 
restaient accrochés au rocher dans une zone peu profonde. 
Reposés, rafraichis, vannés, nous devions ensuite reprendre l’escalade vers la Monastère. 
Épuisante remontée. Goûter. Le meilleur des repas de la journée.
Et puis c’était "l’histoire". 
Regroupés autour de l’un des abbés présents, nous écoutions, attentifs, silencieux, curieux les aventures du Club des cinq. D’autres préféraient regarder sur l’antique projecteur noir et blanc les aventures de Tintin.
Et, au lit. Comme à Saint Vallier.
La discipline ecclésiale était la même que celle de la République.


 

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