Avec les copains et les copines, nous participions à un
groupe folklorique de danses provençales. J’avais une cavalière imposée qui ne
m’agréait pas bien et j’aurais bien préféré celle d’un camarade. Au prix de
l’entrainement régulier du dimanche matin, nous allions nous produire de temps
à autres dans les fêtes locales. A l’une de ces occasions nous fûmes invités
par la Bégum. Oui, vous avez bien noté : la Bégum. La vraie, pas celle de
maintenant, « La » Bégum !
Et voilà notre petite troupe d’ados reçue à Yakymour. Chez
l’Aga Khan ! Je parle de son Altesse l’Aga Khan III, sultan Mohammed
Chah, 48e imam et Chef des ismaéliens nizarites. Il régna de 1885 à 1957 sur une communauté
supranationale de quelques millions de musulmans chiites sans territoire. Pour
ses anniversaires, cet homme recevait son poids en or, en diamant ou en
platine. Et, il était sacrément
gros le bougre 105 kg ! Sa fortune dépassait largement les 10 milliards
d’euros. Un beau parti.
La Bégum nous reçut donc dans sa villa. Née en 1906 à Sète
d’un milieu très modeste, elle résidera au Cannet jusqu’en 2000. Lors de notre
visite, elle approchait les 50 ans mais n’avait rien perdu de sa beauté et de
son élégance naturelle qui l’avaient fait sacrer Miss France en 1930.
Peu de temps auparavant, elle avait défrayé la chronique
lorsque des voleurs s’emparèrent de quelques-uns de ses bijoux dont la
Marquise, un modeste diamant de 22 carats. Cette affaire « des bijoux de
la Bégum » avait fait grand bruit. La Bégum s’était alors écrié
« Ciel, mes bijoux », cri qu’Hergé mettra dans la bouche de la
Castafiore même si notre Bégum méritait mieux que cette comparaison.
Et nous voilà assis le long de ces marches fleuries qui
précédaient la villa dégustant petits fours et chocolat chaud. Quel souvenir !
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