Tout petit, on ne
connait rien du monde. Nos parents nous donnent les bases : aimer, parler,
découvrir, comprendre. Puis l’école prend le relais. Chaque jour, elle apporte
un nouveau Savoir. Les civilisations anciennes, la Mésopotamie, l’Égypte, la
Grèce, Rome. Les mathématiques, Euclide, la géométrie, l’algèbre. Les lettres,
Molière et La Fontaine. Les Arts, les pyramides, les cathédrales, Vinci et Caravage.
Les Sciences, Archimède, Newton, Maxwell et l’ADN. Les sports, la gym et les courses.
Rien ne semble devoir rester inconnu. On ne dira jamais assez le bonheur des
études, cette goinfrerie de connaissances.
Mais, peu à peu, surgit
le Doute. A la thèse, les philosophes opposent l’antithèse. Pascal nous fait prendre conscience de notre
minusculité dans l’univers. Les physiciens nous expliquent que l’espace et le
temps n’ont rien d’absolu.
Et, au fil des années, le domaine de l’Inconnu s’accroît.
Le doute se fait certitude. Qu’est-ce que cet Univers qui pourrait ne pas être
sphérique, ces monstrueux trous noirs, cette matière noire et ce temps qui
raccourcit ? Qu’est-ce que cette absurde mécanique quantique qui tue le continu
du temps et de l’espace, Heisenberg, l’intrication, le neutrino et le boson
de Higgs ? Qui est ce Gödel qui ébranle l’inébranlable arithmétique et ce
Mandelbrot qui fractalise tout ? Et les diaboliques virus, Alzheimer, les cancers,
le rhume et la goutte au nez ? Et Dieu, la vie après la mort, la haine, la générosité
et le beau ? Et les embouteillages, les impôts, la
surpopulation et le CO2 ?
Le monde de l’Inconnu que Pascal décrivait il y
a 4 siècles n’a cessé de croître. Plus nous croyons savoir, plus nous
découvrons l'Inconnu qui se cache derrière. A la fin des fins, on
finira bien par savoir que nous ne savons tout que sur rien.
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