Lou Roucas on l’appelait. C’était la maison des grands
parents. Une idée réaliste de ce que pourrait être le Paradis. Dette était
venue accueillir sa première petite fille à sa naissance. Le mois suivant, elle
nous avait offert le voyage. Une découverte, une initiation. Le Super Constellation
trouant la nuit des flammes de ses quatre moteurs avait, en un coup de baguette
magique, transformé le toit gris parisien en un ciel d’azur ensoleillé. Depuis,
dès que sonnait l’heure des vacances, la boussole indiquait Plein Sud. Finis l’école,
la pluie, le vent, la neige. Finis les embouteillages, les miasmes de banlieue.
Finis le travail envahissant des parents, le coucher trop précoce et le lever trop
matinal.
Quelquefois c’était le train. En wagon-lit s’il vous plait.
Notre cabine à nous, un T2 où le bébé, la chatte et ses petits s’installaient à
leur aise. Le matin, la halte à Fréjus avec les croissants du petit déjeuner pendant qu’on déchargeait notre voiture. Restait
à « succuler » le dessert du voyage : la Corniche dorée jusqu’à
Cannes.
Plus souvent, c’était la voiture. Moins cher. D’abord, la
Dedeuche. 50 de moyenne. Le bouton manuel pour faire marcher les essuie-glaces.
Le vaillant petit moteur de 375 cc s’essoufflant dans les montées. 10 heures de
voyage avant d’atteindre Lyon où nous attendait Trilliat pour la nuit de repos.
Avec le temps on eut plus confortable.
Enfin Cannes ! Les neurones fatiguent mais les
souvenirs reviennent, émergent par bouffées. En cas de maladie, aller s’y rétablir et se faire dorloter. L’index
sur la tempe de Dette qui rêvassait sur sa chaise longue dans le jardin. Les parties d’échec avec
Marius. Le bricolage et la maçonnerie avec Parrain. La pêche à la fourchette. Le
bain dans le bassin. La plage du Midi et le Soleil matinal. La douche au retour
et les somptueux repas de Dette. Les virées à Saint Honorat avec les
dégoulinants pans bagnat. Maya, Laila, Le Chat, Belle et Cigüe qu’on aimait tant
et qui faisaient pleurer lors des séparations.
Eternel souvenir de ces grands parents adorés nous attendant
sur le balcon.


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